Chapitre III - L'inéluctable élu

note - forme twitter conservée, lire de bas en haut


l'admonestant si vertement qu'il en resta baba, lui Ali l'aspirant voleur de vies pris sur le fait, arrêté avant même son premier méfait...

increvable indémontable et encore plus incroyable, le repéra de suite et le héla par son nom en levant son arme anti-acariens anti-vauriens

posta, hésitant derrière l'impeccable haie; contre toute attente la sorcière apparut sur son perron, balai à la main tel un coucou d'horloge

rajeuni renouvelé régénéré, les vieux rideaux ringards disparus des fenêtres des maisons voisines, revigorées par les jeunes familles. Il se

fenêtres tels des toiles d'araignée soustrayant cette demeure de demeurée du monde. Cette épave n'avait pas bougé, mais le voisinage s'était


de la retrouver à la même adresse, maison inchangée après des décennies d'époussetage de cirage d'astiquage, les mêmes voilages masquant ses


point, c'était le genre de cloporte aussi résistant qu'emmerdant et qui ne crèverait jamais si on ne l'aidait pas un peu. Il ne s'étonna pas


de vieille voisine qui lui empoisonnait la vie de ses remontrances pour tout et rien. Elle devait maintenant avoir cent ans, il n'en doutait

Il se procura un complet et un gun et partit à la chasse. Sa première frustration notable remontait à la prime enfance, une vieille grébiche


leur tordre le cou, les effacer, les clairer de son esprit, et ensuite délivré apaisé, pur, il pourrait enfin laisser son corps au corbeaux.

de regrets; il remonterait à la source de toutes ces frustrations accumulées entassées dans sa cervelle entachant son passé son présent pour

Pendant le prochain trimestre, il mettrait à exécution son plan final d'extermination, mettant sur pied sa sinistre entreprise de démolition


lucratif le plus lustré, le plus affreux des affairés de cette société de bien-pensants bien habillés, rasés de près, raseurs au possible...


perfectible, la différence et l'indifférence. Cette fois cent fois plus déterminé, décidé, différent il ferait parler de lui, deviendrait le


désastre l'attendant, sournois à chaque détour... Il lui manquait cette touche magique, qui faisait la différence entre la perfection et le

Toute sa vie il avait tergiversé au lieu d'avancer, multipliant les routes les déroutes, faisant le plein de désillusions, de déceptions, le

se faire dire «désolé mon pote mais...», non, désormais il serait le boss, l'important, l'omnipotent respecté, craint, le parrain crinqué...


la construction l'immobilier la vente de meubles de légumes d'assurances même. Mais là, il ne voulait plus dépendre de personne, jamais plus


ballotté d'un emploi à l'autre, changeant de carrière comme de chemise, avec ou sans cravate... Il avait tâté des comm' du télé-marketing de


ce triste sort d'éternel pigiste, d'éternel second, d'éternel second violon dont personne ne veut finalement, une patate chaude, pauvre hère


toute entreprise, fâché de n'avoir d'emprise sur rien, trois p'tits tours et puis s'en va au bout de trois mois tête baissée, baisé soumis à

mais jamais assez pour briller se démarquer laisser son empreinte, rester. Il en avait marre de cette omniprésente possibilité du rejet dans


Il en avait marre, nulle part n'était-il à sa place véritable; toujours tout juste assez bon pour s'élever au-dessus de la masse, la mélasse


il était l'élu l'arme du crime le vecteur le facteur de mauvaises nouvelles. Il ne pouvait se dérober, il l'avait promis, il le ferait donc.

repentir, grandir ou s'amoindrir, se suspendre ou se laisser prendre. D'avance il regrettait les gestes à accomplir mais c'était inéluctable

ce serait fini. Il se pendrait ou on lui couperait les vivres, couperet volontaire ou non, ce serait à lui d'en décider de se punir ou de se


Chapitre 3 - Il n'avait plus le temps. Le verdict était tombé, implacable, imputable à sa mauvaise vie son mal de vivre. Trois à six mois et